📍 🇫🇷 La nostalgie de Frédéric Mistral Classé monument historique par Prosper Mérimée en 1840, aujourd'hui comme au temps de Mistral, ce joyau caché de l'art roman provençal se dresse au milieu des oliviers et est entouré d'élevages de taureaux. Saint-Gabriel (vers 1175 ou 1180) présente un riche programme sculptural composé de récits bibliques de Daniel dans la fosse aux lions, de la tentation et de la chute d'Adam et Eve, et de l'Annonciation et de la Visitation, le tout se déroulant dans une antique fronton composé de matériaux de remploi (spolia) datant de l'antiquité et d'éléments architecturaux de type spolia évoquant le passé. Écoutez maintenant Frédéric Mistral raconter son histoire : « La petite église romane De Saint-Gabriel, non loin de là, Semble, pauvrette, s'ennuyer, Abandonnée par les Chrétiens Depuis nombre et nombre d'années… Mais les plantes du bon Dieu, Dans le préau de son parvis, Aux trous des murs massifs, Entre les pierres de son toit de dalles, Ont pris racine et fleurissent : Encens agreste que la chaleur du jour… Et moi, le félibre de Maillane, Passant aujourd'hui devant le porche De ton église veuve et pauvre Qui n'a pour orgue que le vent. Ô saint Gabriel de Tarascon, A mon tour, ému, je t'offre Ce petit poème nouveau Où ta blancheur apparaît souriante. Remarquez ses éléments architecturaux, qui évoquent l'Antiquité, faisant écho aux édifices romains comme la Maison Carrée à Nîmes (vers 2 après JC). Saurez-vous reconnaître la composition des sarcophages romains ? Cette petite chapelle mérite bien le détour ! ____ Sources ____ >> Frédéric Mistral, « Épilogue pour Nerte : Nouvello Prouvençalo », 7 juillet 1883