📍 🇮🇹 En spirale avec élégance chez Zeno
"La beauté la plus impressionnante dans la structure, a écrit le romancier anglais Henry James... vous vous promenez parmi les colonnes primitives dont les chapiteaux diversement grotesques s'élèvent à peine plus haut que votre tête dans la crypte ou dans le sous-chœur... également remarquable : le plan choral supérieur atteint par de larges escaliers qui sont de l'effet le plus courageux."
Les colonnes et les chapiteaux sont également ce qui nous a le plus impressionnés. Pourtant, il est très difficile, même après un examen attentif, de comprendre leur ordre, leur logique, leur signification (ce qui est plus facile avec le Palais Ducal de Venise par exemple). Cela nous a rappelé l'ironie de Ruskin sur "le malheureux amour moderne pour la systématisation" - un état d'esprit plutôt étranger aux architectes des XIIe et XIIIe siècles. Certains textes médiévaux assimilaient même la classification excessive à l'orgueil humain, à la gloire de soi... une sorte de péché mortel. Mauvais présage.
En parlant de Ruskin, un de ses coups de gueule anti-Renaissance nous a aidés dans nos méditations lors d'une promenade tranquille dans la nef de San Zeno :
"Les anciens constructeurs romans gardaient leurs spirales légères et pures : ne donnant souvent qu'un demi-tour de la base du fût à sa tête, et observant toujours la loi qu'aucun fût torsadé ne doit être unique, mais composé d'au moins deux membres distincts, jumelés les uns aux autres ».
Regardez autour de vous et vous le trouverez 🙂
____ Sources ____
>> John Ruskin, "Pierres de Venise", 1851
>> Henry James, "Heures italiennes", 1909