📍 🇨🇿 Austerlitz - génie contrarié de Napoléon
Décembre 1805. Napoléon vient de se couronner lui-même Empereur de France. Alors que l'Angleterre, l'Autriche et la Russie décident de former une autre alliance pour ramener la France à ses frontières pré-révolutionnaires (avant 1792 pour être exact), Napoléon Bonaparte change brusquement de plan. L'invasion de l'Angleterre est annulée. Son armée colossale (« La Grande Armée ») quitte les côtes normandes pour marcher vers Vienne. Son objectif : briser la nouvelle coalition anti-française et obliger toute l'Europe à mettre en place un blocus économique contre l'Angleterre.
Colossale, motivée, oui ; mais clairement en infériorité numérique aussi. ~ 70.000 hommes côté français. ~ 90.000 pour la coalition Russie/Autriche. Au début de la bataille, Napoléon brise les Alliés en deux en ordonnant une attaque sur les hauteurs de Pratzen (voir photo), en plein centre. Plus tard, des soldats ont rapporté que la lumière a percé le brouillard au moment exact de l'assaut - signe interprété comme un soutien divin à l'Empereur.
La quarantième bataille de Napoléon est gagnée. La quarantième.. L'Empereur proclame sur-le-champ : "il vous suffira de dire : "J'étais à la bataille d'Austerlitz", pour qu'on vous dise en retour: "voilà un brave".
Pourtant, presque au même moment, la marine de Napoléon a été détruite dans le sud de l'Espagne par les Britanniques lors de la bataille de Trafalgar. Une catastrophe pour l'objectif principal de la France : faire pression sur l'Angleterre pour qu'elle accepte les frontières élargies de la France, en particulier vers le Rhin. L'historien français Jacques Bainville (1879-1936) aide à comprendre le contexte :
"Trafalgar est définitif, car il faut des décennies pour construire une flotte militaire, alors qu'Austerlitz devra toujours être répété encore et encore…" Napoléon y atteint un nouveau sommet impossible, mais la vulnérabilité maritime de la France ne sera jamais compensée par le génie tactique de Napoléon sur terre.
____ Sources ____
>> Jacques Bainville, « Napoléon », 1931