📍 🇫🇷 Ambiance Fontainebleau

Fontainebleau a été un lieu de plaisir et de fête pour de nombreux rois de France au cours des siècles.

« Une comédie quotidienne », écrivait le poète français Ronsard en 1564. Même le très sérieux Napoléon se laissa emporter par l'effervescence après des victoires extraordinaires en 1807 (deux mois de fête intense après la bataille de Friedland, remportée contre la Russie). Pourtant, à l'intérieur du château, on sent l'esprit travailleur de l'Empereur Napoléon Bonaparte revenir brusquement. Son bureau semble plus grand que sa chambre - cette dernière donnant l'impression d'un (très) luxueux lit de camp militaire. La bibliothèque de travail est immense. Et c'est au bas de l'escalier qu'il prononce ses premiers adieux en 1814 après avoir tout perdu... des larmes, des cris partout.

L'aventure se termine, la légende commence.

Après la visite, il était très émouvant de méditer sur ces événements tumultueux au bucolique et paisible Hôtel de Londres. Il est situé juste à côté du Château de Fontainebleau ; et c'est précisément là qu'un jeune et sauvage Marcel Proust passe un coup de fil décisif à sa mère en octobre 1896.

Là, dans cet hôtel, Proust écrivit ces mots : "tout à coup, sa pauvre voix m'est parvenue, brisée, meurtrie, définitivement altérée de la voix que j'avais toujours connue, pleine de fêlures et de fentes". La source d'inspiration d'un segment crucial de son chef-d'œuvre, "À la recherche du temps perdu", et même de l'essence de ce livre, à savoir que notre mémoire émotionnelle compte plus que la réalité physique.

La fameuse « madeleine » n'est pas très loin.

____ Sources ____

>> Peintre, "Proust, 1871-1922", 1959
>> Bainville, "Napoléon", 1931